Section du catalogue Peinture

Numéro du catalogue 242

Complément titre "L'Empereur avait rejoint à Sézanne le prince de la Moskowa et le duc de Raguse dans la nuit du 9 au 10. Le 10, toute l'armée était réunie en avant de Sézanne. Vers 9 heures du matin, le duc de Raguse étant arrivé sur la hauteur qui domine la vallée du Petit-Marin, aperçut le corps d'Alsuffiew. Le général russe, au lieu de se retirer et de faire voler le pont Saint-Prix pour retarder la marche des Français, voulut défendre le passage, mais l'Empereur le fil attaquer de suite par les divisions Lagrange et Ricard ; le pont fut bientôt emporté et l'ennemi poussé jusque sous Baye, où il se déploya et fit jouer son artillerie contre la cavalerie du premier corps. Aussitôt la division Lagrange gravit le plateau qui s'étend entre Baye et Bonnay et marcha à son secours ; le 2e léger, ainsi qu'un bataillon de marine, s'avancèrent sur la droite du bois par où les Russes pouvaient déboucher. Le général Alsuffiew, pressé sur son front et sur sa gauche, se retirait en bon ordre après avoir repoussé devant Bonnay la brigade Pelleport, lorsque l'Empereur dirigea sur ce point son artillerie et fit déployer dans la plaine l'infanterie du prince de la Moskowa. En même temps, il ordonna au comte Girardin, aide-de-camp du prince de Neufchâtel, d'aller à gauche prévenir l'ennemi sur la route de Paris, et au général Ricard de le prévenir sur Epernay, en longeant le bois à droite. Le général Alsuffiew n'eut plus alors de retraite que par la route de Montmirail, la confusion qui était déjà dans les rangs augmenta encore lorsqu'il voulut changer de direction ; tout son corps d'armée, dont la gauche venait d'être rejetée dans Champ-Aubert, fut chargé vivement par les cuirassiers du général Bordesoulle, qui l'acculèrent au bois et aux étangs du Désert et le forcèrent à la fuite." (Victoires et Conquêtes, tome XXIII)